Le saviez-vous ? La reconstruction du Havre est l’œuvre d’un architecte natif d’Ixelles !
En effet, le grand architecte français Auguste Perret est né en 1874, au n°57 de l’étroite rue Keyenveld, presqu’en face de la maison qui verra naitre l’actrice Audrey Hepburn (n°48).
Réfugié politique
Son père, actif pendant la Commune de Paris, fut contraint à l’exil et trouva refuge à Ixelles, une commune qui accueillait au 19ème siècle de nombreux réfugiés politiques étrangers. Tailleur de pierres, puis à la tête d’une petite entreprise de maçonnerie, le paternel donna au fiston l’amour de la construction et de l’exploration de la matière.
Noble béton
Perret est universellement connu pour avoir été le premier architecte à utiliser le béton armé dans la construction et, plus audacieux encore, de le travailler comme un matériau noble, comme s’il taillait de la pierre. Dès le début du 20ème siècle, il exécuta des monuments prestigieux en béton, ce qui était tout à fait révolutionnaire : le théâtre des Champs Élysées (1913), l’escalier monumental du Palais d’Iena (1939), l’église du Raincy (1923) et, plus tard, un premier exercice de reconstruction spectaculaire : le centre d’Amiens dont un gratte-ciel de 104m de haut (1942).
Bien que moderniste, son expression reste classique, emprunte de l’école des Beaux-Arts, ce qui donne des contrastes surprenants.
La reconstruction du Havre (1945-1964)
En 1945, l’atelier de Perret hérite du plus gros chantier de reconstruction d’après-guerre en France : le centre-ville du Havre. 150 hectares, 12.000 logements, des bureaux, des commerces, des monuments (Hôtel de ville, cathédrale)… Là encore, Auguste Perret fit preuve d’innovation (utilisation du préfabriqué, systématisation d’une trame modulaire, béton, plan flexible) tout en respectant la trame historique des anciennes rues de la ville et des gabarits relativement bas (4 étages) pour les immeubles d’habitation. Il s’inspire même des places royales pour dessiner la place de l’Hôtel de ville !
La reconstruction du Havre est considérée comme un chef-d’œuvre, reconnu patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO en 2005. Le chantier s’étala jusqu’en 1964. Perret, qui s’éteignit en 1954 n’en vit jamais la fin.
photo atelier Perret © urban attitude
photo plaque commémorative © Yves Rouyet
Photos cathédrale Saint-Joseph et appartement témoin © NY Times
photo Le Havre © catalogue expo Maison de l’Architecture des Territoires et du Paysage de Anger
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