Les artistes de science-fiction : écrivains, cinéastes ou, comme Panamarenko, plasticiens ont toujours eu le don de préfigurer le monde avec une grande lucidité. Wells, Orwell, Robinson, Kubrick, Brooker sont des génies visionnaires. Panamarenko aussi !
A titre d’exemple, en 1980-1983, il crée « Paradox« , une machine volante fantastique. Entre avion et hélicoptère (et pourvu d’un parachute), l’engin ressemble très fort aux voitures soulevées par des drones telles qu’imaginées aujourd’hui par Airbus. Avec trente ans d’avance !
Sauf qu’il s’agit ici d’une oeuvre d’art ! Paradox n’a jamais décollé. Il reste bien sagement garé, depuis 2015 (date de son acquisition) dans une salle du Musée d’Ixelles.
Anversois, né en 1940 dans une famille de constructeurs de bateaux, Henri Van Herwegen de son vrai nom, était, à la fois, passionné par l’aérotechnique, la poésie et l’art plastique. Il était notamment proche de l’artiste ixellois Marcel Broodthaers. En 1966, il prend le pseudo de Panamarenko, un nom qui sonne comme une compagnie d’aviation américaine.
Si l’esthétique de ces machines volantes s’inspire souvent des premiers avions, de l’époque héroïque d’Otto Lilienthal, le Paradox ressemble davantage à un gadget de James Bond avec des pieds de module lunaire, très 1960 !…
Panamarenko, ce fou créant de drôles de machines, est décédé ce 14 décembre 2019.
- A voir : reportage de la RTBF en 1993, SONUMA
- illustration Paradox (c) Le Soir
- Illustration Airbus (c) Airbus
- photo Panamarenko (c) Radio 2
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